mercredi 22 octobre 2008
10:16

Allô maman bobo


Le même gout d'amertume te prend à chaque fois que tu mets la cuillère dans la bouche. De toute façon, tu n'es jamais parvenu à faire passer. Pourtant les autres mangent de la même assiette. Les autres arrivent, mais pas toi.
Toi, tu trouves toujours quelque chose à dire. Ton caractère grincheux te pousse sans limite à tout remettre en cause. Tu dis que tu te contentes du minimum, et pourtant!.
Pour toi, ce n'est jamais réussi, c'est soit trop salé, soit trop piquant, soit trop froid, soit trop chaud. Tu as toujours quelque chose en trop, tu n'es jamais satisfait, et pourtant, tu as toujours faim.
Est ce de ta faute? certainement pas. La faute à qui?
Tu serais peut etre anormalement constitué? tu risques très bien d'attraper la famine si tu continues comme ça, "rien ne marche, rien ne dure, tout coule"...
Ca fait des années, des éternités que tu essayes de tout changer, rien ne change. Tu gardes la même tête débile que tu essayes de colorier, de "pastelliser", "d'aquarelliser", de "gouacher"... Tes épaules pèsent lourds, tu te forces à les faire remonter, tire en arrière, montre tes dents, rajoutes quelques couleurs... oui c'est gai. Tu as l'air d'un clown avec tes paillettes que tu ramasses de partout, ta bouche entrouverte qui prétend sourire, et ta façade nulle qui plait à tout le monde.
Tu affiches un air orgueilleux trompeur, tu te plains des ridicules menteurs, tu te moques des arriérés débiles... Bravo, t'es certainement meilleur, sauf qu'eux ils ont réussi à faire passer la cuillère, mais pas toi...

Tu continues à ruminer ta chanson préférée:

Allô maman bobo
....
J'suis mal en campagne et mal en ville
Peut-être un p'tit peu trop fragile
dimanche 19 octobre 2008
17:40

البارح


حبّيت نكتب, و نكتب حكاية طويلة. طول الزمان الي بعّدنا علّي كان. كنّا صغار و كنا نحلمو: قصر شكلاطة, كميونة حلوى, عروسة تتكلم, تغنّي, تبكي و الّا تسلّم...
كنّا نجريو, نطيحو, نتكربسو, نتمرمدو و نكملو نغنّيوو... آش تحب تولّي؟؟؟ ... طبيب, محامي و الّا بيلوت...
يزّي مالجّري توةاطّيح, توّة تمسّخ حوايجك... يزّي ريض...
ما كنّاش نخافو لا مالطياح لا مالوجيعة لا مالدمومات... ما كنّا نخافو كان مالغول و الاّ مالعبّيثة...
البارح كنّا صغار, ما كنّاش نخافو لا نكبرو, كنّا نحلمو حلمات بسيطة و ما كنّاش نعرفو نحسبو
- واحد مع واحد؟ يولّيو برشة حاجات,
- اي قدّاش؟ مانعرش المفيد الواحد عمرو ما يقعد وحدو.
البارح كنّا صغار و فمّا شكون فينا كان يخاف مالطهّار و الّي كان يخاف كان يحل على فمّو و يصيح يعيّط ...يعبّط... يعيّط و يجري و ماكانش يخاف لا يبكش و لاّ يطيح.
ما كان حدّ ينجّم يسكّتنا و لا يحكم علينا و لا يحاسبنا.
كنّا نلعبو, عروسة و عروس, أم و بو, سرّاق و بوليسيّة, معلّم و تلامذة....
البارح كنّا صغار و حلماتنا كانو كبار.
اليوم كبرنا و احلامنا ما ولّاوش كبار.
في الاخر ما نجمتش نكتب حكاية طويلة
samedi 11 octobre 2008
11:45

Jacques Brel; Au suivant


Boomp3.com

Tout nu dans ma serviette qui me servait de pagne
J'avais le rouge au front et le savon à la main
Au suivant, au suivant
J'avais juste vingt ans et nous étions cent vingt
A être le suivant de celui qu'on suivait
Au suivant, au suivant
J'avais juste vingt ans et je me déniaisais
Au bordel ambulant d'une armée en campagne
Au suivant, au suivant

Moi j'aurais bien aimé un peu plus de tendresse
Ou alors un sourire ou bien avoir le temps
Mais au suivant, au suivant
Ce n'fut pas Waterloo mais ce n'fut pas Arcole
Ce fut l'heure où l'on r'grette d'avoir manqué l'école
Au suivant, au suivant
Mais je jure que d'entendre cet adjudant d'mes fesses
C'est des coups à vous faire des armées d'impuissants
Au suivant, au suivant

Je jure sur la tête de ma première vérole
Que cette voix depuis je l'entends tout le temps
Au suivant, au suivant
Cette voix qui sentait l'ail et le mauvais alcool
C'est la voix des nations et c'est la voix du sang
Au suivant, au suivant
Et depuis chaque femme à l'heure de succomber
Entre mes bras trop maigres semble me murmurer :
"Au suivant, au suivant"

Tous les suivants du monde devraient s'donner la main
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Au suivant, au suivant
Et quand je n'délire pas, j'en arrive à me dire
Qu'il est plus humiliant d'être suivi que suivant
Au suivant, au suivant
Un jour je m'f'rai cul-de-jatte ou bonne sœur ou pendu
Enfin un d'ces machins où je n's'rai jamais plus
Le suivant, le suivant